La Voix du Luxembourg, vendredi 31 janvier 2003
Un prince roumain en mission au Luxembourg
LA VOIX DU LUXEMBOURG, vendredi 31 janvier 2003
"UN IMMENSE DESIR D’EUROPE"
Propos recueillis par Christine Delvaux
Du 27 au 29 janvier, le prince Radu de Hohenzollern-Veringen, representant special du gouvernement roumain pour l’integration, la cooperation et le developpement durable, a effectue une visite de travail au Luxembourg. Entretien.
Quelle est votre mission en tant que representant du gouvernement?
Les autorites roumaines m’ont confie la tache de representer le gouvernement l’interieur et l’exterieur du pays. A l’interieur, en l’occurrence, en propageant les valeurs democratiques au sein de l’opinion publique roumaine. A l’exterieur, en promouvant l’image et les interets de la Roumanie en vue de l’integration dans l’Union europeenne et l’OTAN, et en faisant connaetre notre histoire, notre culture, nos traditions au-dele des frontieres.
Vous venez d’effectuer une visite au Luxembourg. Quel etait l’objectif de ce voyage?
Pour les pays de l’Est, le Luxembourg, qui a reussi s’ouvrir totalement l’Europe tout en gardant voire en renforeant l’identite nationale, est un modele suivre.
La rencontre avec differents representants luxembourgeois me permettra par exemple de promouvoir la culture et l’histoire de la Roumanie, d’elaborer des projets de developpement durable ou encore d’encourager les investissements luxembourgeois en Roumanie.
Quelle est l’evolution economique de votre pays depuis la chute du communisme?
Le developpement economique a ete faible au cours de la premiere decennie apres 1989. Pour les anciens pays communistes, l’adaptation l’economie de marche et toutes les lois europeennes qui regissent le commerce et l’agriculture est une ouvre titanesque. On ne sort pas du jour au lendemain de cinquante annees de guerre froide et de dictature.
Bien que nous enregistrions une croissance extraordinaire depuis deux ans, – 5,4 pour cent en 2001 et 4,5 pour cent en 2002 – notre economie est encore en decalage avec celles des pays de l’Europe de l’Ouest et nous comptons encore beaucoup de gens defavorises, notamment les retraites.
Comment le gouvernement roumain peut-il concilier, d’un cete, les exigences du Fond monetaire international et de l’Union europeenne et, de l’autre, les attentes sociales des categories les plus pauvres?
Actuellement, le salaire moyen en Roumanie est de l’ordre de quelque cent dollars par mois. En meme temps, le gouvernement consacre un milliard de dollars par an sa defense. La population accepte ces sacrifices dans la perspective de rejoindre l’OTAN et l’Union europeenne. En effet, des enquetes menees au sein de la population ont revele que 85 pour cent des citoyens soutiennent l’adhesion l’Union.